Loi et mise en œuvre
La loi a pris en compte cette évolution et s’est adaptée à la nouvelle situation. En vertu du Code des obligations (art. 958f, al. 3 CO), la conservation des livres et pièces comptables sur support électronique est équivalente à celle sur support papier. De plus, les documents à conserver ont été limités aux livres de comptes et aux pièces comptables.
Autrement dit, il n’est plus nécessaire d’archiver l’ensemble de la correspondance commerciale, mais uniquement les documents qualifiés de pièces comptables. Pour remplir ce critère, un document doit comporter la preuve de droits et d’obligations pertinents pour la comptabilisation.
Outre les prescriptions du CO, l’ordonnance sur la tenue et la conservation des livres de comptes (Olico) est déterminante. Cette ordonnance se base sur l’art. 958f, al. 4 du CO et a été adaptée pour la dernière fois lors de l’introduction du nouveau droit comptable au 1er janvier 2013.
Il reste obligatoire de conserver un exemplaire imprimé et signé du rapport de gestion et du rapport de révision. Étant donné que, depuis quelques années, les documents électroniques remplissent l’exigence de forme écrite, ces documents peuvent aussi être conservés sur support électronique à condition qu’ils comportent une signature électronique qualifiée. Selon l’art. 14, al. 2bis, CO, la signature électronique qualifiée avec horodatage qualifié au sens de la loi du 18 mars 2016 sur la signature électronique (SCSE) est assimilée à la signature manuscrite. En cas d’utilisation correcte du SwissID, tous les certificats requis sont généralement disponibles et consultables.
Vu que le droit suisse ne fait pas de distinction entre la tenue et la conservation des pièces justificatives, il est obligatoire d’enregistrer et de contrôler l’intégralité du cycle de vie des données.
Plus concrètement, les dispositions légales exigent que les livres et pièces comptables restent accessibles et vérifiables pendant toute la durée de conservation. Les données doivent de surcroît être conservées et traitées de sorte que les documents ne puissent être modifiés sans que la modification soit apparente.
Afin que les livres de comptes et les pièces comptables puissent être compris, les processus de tenue et de conservation doivent être documentés et mis à jour à intervalles réguliers.