Et après?
Jusqu’ici très active, la politique monétaire des banques centrales va encore se maintenir, même s’il est pensable qu’elle fléchisse une fois ou l’autre. Les placements à haut risque, et en particulier les actions, continueront à en profiter. C’est un scénario plausible, à condition que tous les autres paramètres tels que l’emploi, l’inflation, la croissance ou encore l’augmentation des salaires progressent.
La Banque nationale suisse (BNS) se satisfait des effets des intérêts négatifs imposés le 22 janvier dernier et n’envisage pas de prendre d’autres mesures, du moins pas d’en remonter le taux.
À ce propos, Waren Buffet souligne que ça n’a pas changé grand-chose et ajoute que, de toute façon, l’épargne classique n’a plus la cote. Pour ma part, je suis d’un autre avis. En tant que rémunération, l’intérêt bancaire était et est encore une récompense dont l’attrait encourageait l’épargne et détournait de la consommation. Pour l’instant pourtant, les particuliers et les entreprises sont réticents à l’idée d’utiliser leurs moyens financiers, attendant des temps meilleurs pour en tirer un plus grand avantage.
Bénéficiant de crédits appropriés, d’autres personnes ont en revanche réalisé des investissements dont les bénéfices se sont concrétisés ultérieurement et qui étaient plus substantiels que le «prix pour la durée», c’est-à-dire la rémunération par l’intérêt.
Il semblerait cependant qu’aujourd’hui, il faille mieux prendre en compte le secteur de la consommation qu’imaginer le voir plus actif dans un futur incertain. Cette situation devrait semble-t-il réfréner la demande de crédit – mais, est-ce bien adéquat? Ne serait-il pas bien plus intéressant actuellement de lancer un projet, quel qu’il soit, compte tenu de l’intérêt négatif pénalisant l’épargne?
Est-ce que le fait de thésauriser ne conduit pas à moyen terme à accroître la dette en étouffant la consommation actuelle avec les conséquences qu’on connaît?
Je ne le pense pas non plus puisque, une fois de plus, la diversité structurelle et la stabilité du paysage entrepreneurial des PME suisses vont permettre d’aller de l’avant et de sauvegarder le développement de la Suisse. Soulignons qu’en dépit de la situation actuelle difficile, investir dans des projets bien étudiés et rentables, comme cela se faisait habituellement, est la seule solution pour éviter une dérive quelconque et permettre au développement de prendre une tournure positive.
Par ailleurs, le cas exceptionnel que nous connaissons actuellement ne doit pas perdurer et le niveau du taux d’intérêt devrait remonter et dépasser la limite du zéro pour autant que la demande de crédits à des fins d’investissements rentables se redynamise et entraîne la croissance économique.